I.Federspiel (Nantes et Zoom) - L'hypnose conversationnelle : simple ou complexe ?

Dans le monde du soin, on entend beaucoup parler d’«hypnose conversationnelle », et souvent dans la bouche de ceux qui ne connaissent pas bien l’hypnose. Mais c’est quoi, au final, l’hypnose conversationnelle ? Au départ, on pourrait croire qu’il s’agit d’une « sous-hypnose » ou d’une « presque hypnose », d’une technique facile, à la portée de tous, loin de « la vraie hypnose ».

C’est pourtant tout le contraire. L’hypnose conversationnelle est bel et bien une forme d’hypnose. A la manière dont Erickson reconnaissait la « transe somnambulique, et la transe stuporeuse lorsqu’il évoquait la transe profonde, on peut distinguer l’hypnose conversationnelle de l’hypnose formelle. Il s’agit d’utiliser la suggestibilité propre à la transe hypnotique, lors d’une conversation avec un patient, alors même qu’on ne dit pas au patient qu’il s’agit d’hypnose.  C’est une hypnose subtile qui peut être difficile à voir par un observateur extérieur.

Tout d’abord, dans le contexte de la douleur aiguë cette technique, qui navigue entre distraction et hypnose, est tout à fait utile pour accompagner le patient lorsqu’il est difficile de parler d’hypnose, soit parce que le contexte n’y est pas propice, soit parce que l’on ne souhaite pas ajouter la peur de l’hypnose à la peur du soin.

Pour aller plus loin, on s’aperçoit que dans une conversation classique de consultation, que ce soit dans le domaine du somatique ou même de la psychothérapie, il existe des éléments du discours qui sont propices à créer de la transe. L’hypnose peut être amenée naturellement, dans une conversation, sans transe formelle. L’hypnose conversationnelle devient alors une technique de choix pour amener le patient à transformer ses représentations internes du problème en douceur, dans le respect de sa propre écologie.